Remise de la Légion d’Honneur à M. Normand Proulx (16 sept. 2005)

JPEGDiscours de M. Alabrune, Consul général de France à Québec


Normand Proulx

C’est pour mon épouse et moi-même un grand privilège de vous accueillir ici dans cette résidence de France.

Comme vous le savez, nous sommes rassemblés parce que la France souhaite rendre hommage à un policier québécois qui a non seulement servi le Québec de manière exceptionnelle mais qui a aussi servi la relation franco-québécoise.

Après une formation en administration et en comptabilité à l’Université du Québec, en Abitibi-Témiscamingue, ainsi qu’à l’école des hautes études commerciales de l’Université de Montréal, vous êtes diplômé en gestion supérieure du Centre international de recherches et d’études en management affilié à l’école des hautes études commerciales.

Entré à la Sûreté en 1973, vous débutez une carrière riche en expériences de commandement et extrêmement diversifiée.

Responsable en 1985, de la coordination des relations communautaires pour le District de l’Abitibi-Temiscamingue et le nord du Québec, vous dirigez en 1986 le poste de La Sarre en Abitibi. Promu Lieutenant 2 ans plus tard, vous assumez la direction de la protection des personnalités.

En 1992, vous êtes responsable de la planification des opérations en matière de sécurité routière et conseiller pour les amendements législatifs ; c’est alors que vous êtes nommé chef de service des relations avec les municipalités de Montréal.

Après avoir dirigé le bureau de la Surveillance du territoire du district de Montréal, le plus important de la Sûreté, vous êtes promu en 1995 et êtes nommé commandant de ce district. En 1996, vous êtes nommé directeur général adjoint du Développement et des affaires institutionnelles.

Le 25 juin 2003 enfin, vous êtes nommé Directeur général de la Sûreté du Québec. Vous êtes le premier policier de carrière à être nommé à ce poste depuis 1995, ce qui, après une période d’importantes tensions internes, témoigne de la confiance que le gouvernement place en vous. Conseiller auprès du gouvernement sur toutes les questions relatives à la sécurité du public, des institutions québécoises et du bien commun de la société, vous êtes responsable d’environ 7000 policiers et civils et gérez un budget de plus de 700 M$.

GIFAu service de la sécurité du Québec depuis plus de 30 ans, vous êtes à l’origine de nombreuses réalisations, et il y en a une que je tiens à souligner particulièrement, c’est le développement des relations entre la France et le Québec en matière de sécurité.

En effet, dans le contexte actuel qui place la coopération policière internationale au cœur des préoccupations, vous vous êtes attaché à développer avec succès des échanges et à favoriser l’organisation d’actions de formation en France tout en accueillant des membres de nos corps policiers au Québec.

Je voudrais en effet souligner ici que depuis votre prise de fonction à la tête de la Sûreté du Québec, grâce à votre engagement personnel, la coopération entre la gendarmerie et la police nationale côté français et la sûreté du Québec s’est intensifiée jusqu’à parvenir à un niveau inégalé à ce jour.

Lors de vos visites officielles en France en 2003 et 2004, vous vous êtes attaché à tisser des liens forts avec les responsables de la police et de la gendarmerie.

Vous avez été un moteur de coopération, mais bien au-delà de votre rôle d’impulsion dans le domaine professionnel, vous avez su exporter une image dynamique, sympathique et chaleureuse de la Sûreté du Québec, qui est venue compléter d’admirable manière l’image que nous connaissions déjà de la Sûreté, celle d’une force opérationnelle, reconnue pour son efficacité et sa quête sans cesse renouvelée d’une plus grande performance.

J’ajouterais d’ailleurs que vous connaissez la France mieux que beaucoup de nos compatriotes puisque je crois savoir que vous avez effectué quelques 26 séjours sur place., pas uniquement à titre professionnel fort heureusement, avec un tel taux de présence vous auriez certainement été approché pour intégrer les rangs de la police française ou de la gendarmerie nationale.

J’ajouterais enfin que cette prestigieuse décoration, qui rend témoignage de services exemplaires au profit de la cause policière, vous auriez presque pu la recevoir à titre militaire puisque je sais que des aspirants policiers, troublés et émus lors de leur remise de diplôme à l’ENPQ, vous gratifient parfois d’un timide « merci mon général ». Peut être une piste à creuser en vue de l’obtention d’un statut militaire pour la Sûreté du Québec ?

Si votre vie professionnelle est dense et exemplaire, je ne voudrais pas omettre de préciser que vous trouvez le temps de prendre une part active à la vie sociale puisqu’on ne compte plus le nombre d’associations, de comités et de Conseils auxquels vous apportez votre concours.

En vous honorant dans l’ordre national de la Légion d’honneur, la France récompense la contribution personnelle que vous avez apportée au renforcement de la coopération entre la Sûreté du Québec d’un côté, la gendarmerie et la police nationale de l’autre et témoigne de l’estime que vous portent vos partenaires français, qui apprécient beaucoup votre charisme et vos très grandes qualités humaines.

Normand Proulx, au nom du Président de la République, nous vous remettons les insignes de chevalier de l’ordre national de la Légion d’Honneur.

publié le 28/01/2009

haut de la page